UFC-QUE CHOISIR DU DOUBS - T.BELFORT

Alimentation, Breves / Notes

Isoflavone toi-même !

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C’est la baguette magique de l’agroalimentaire. depuis trente ans, grâce aux tourteaux de soja, les élevages industriels tournent à tout berzingue pour produire pas chère de la viande, du lait ou des œufs. Avec 3,5 millions de tonnes importées chaque année, la France est le plus gros consommateur européen. Le soja, c’est aussi, juste derrière l’huile de palme, la principale source de gras bon marché pour l’industrie agroalimentaire. pour une tonne de graines de soja, comptez 700 à 800 kilos de protéines sous forme de tourteaux, mais aussi de 170 à 200 kilos d’huile.

Dernière trouvaille de l’agroalimentaire : exploiter le filon des plats végétariens, qui grossit de 24% par an, en recyclant la protéine de soja comme substitut aux produits d’origine animale. L’opération est d’autant plus juteuse qu’extraire de la protéine de soja revient une fois et demie moins cher que fabriquer de la protéine de bœuf dans une étable. Grâce à cela, Nestlé et Danone, les deux leaders mondiaux des produits laitiers, comptent bien souffler à Bjorg la place de numéro un européen de l’alimentation végétale, un marché appétissant estimé à 1 milliard d’euros par an.

Tout baignerait donc dans l’huile si la protéine de soja ne regorgeait pas d’isoflavones, des molécules qui agissent sur le système hormonal. L’UFC Que Choisir vient de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) afin qu’elle refasse le point sur les dangers liés à la surconsommation de soja.
L’association de consommateurs, qui a analysé 55 plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs et autres sauces, considère que la plupart d’entre eux recèlent, au regard des dernières données scientifiques, bien trop d’isoflavones.

Selon UFC Que Choisir, la dose journalière à ne pas dépasser calculées par l’Anses il y a quatorze ans est obsolète, notamment parce que l’on consomme aujourd’hui beaucoup plus de protéines de soja et que les isoflavones qu’elles contiennent sont désormais soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens. Cela fait belle lurette que le lobby du soja se décarcasse pour que les isoflavones ne soient pas estampillés comme tels. Son bras armé à Bruxelles, l’européenne Plant Based Foods Association, a ainsi reconnu avoir dépensé, rien que l’année dernière, plus de 100 000 euros en actions de lobbying.

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Le Canard enchaîné – mercredi 29 mai 2019
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Comparatif  Préparations à base de sojaTest portant sur 55 produits

Le soja est la petite graine qui monte dans nos assiettes. Mise en avant comme substitut à la viande ou « cachée » dans des recettes pour fournir des protéines à bas coût, cette légumineuse est de plus en plus consommée. Mais le soja contient également des isoflavones, des substances actives sur le plan hormonal dont les effets bénéfiques comme délétères ne sont pas encore clairement évalués par la science. Réduire l’exposition fortuite des consommateurs à ces substances est donc une priorité. Impossible hélas de savoir à quel produit se vouer pour limiter son exposition en l’absence d’étiquetage indiquant la teneur en isoflavones sur les emballages. C’est pourquoi Que Choisir a dosé les isoflavones de 55 produits vendus en grande surface et magasins bio contenant du soja : biscuits, steaks végétariens, boissons ou encore plats à base de viande et de poisson… Aucun emballage ne mentionne la présence d’isoflavones même si, pour une grande partie d’entre eux, les apports en ces substances actives sont bien supérieurs aux doses limites que nous estimons acceptables, en particulier pour les enfants.

Lire l’article et test sur le site de Que Choisir (accès libre)

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Que Choisir du Doubs